Comment les athlètes utilisent l’imagerie mentale dans le sport
6/16/20253 min temps de lecture


De nos jours, les habiletés mentales ne sont plus facultatives. Si vous voulez atteindre le sommet dans votre sport, les habiletés mentales sont essentielles. L’un des outils mentaux les plus utilisés est l’imagerie, aussi connue sous le nom de visualisation.
Que les athlètes l’utilisent pour renforcer leur confiance, améliorer leur sensation de préparation ou calmer leur nervosité avant une compétition, l’imagerie leur procure un puissant sentiment de contrôle sur leur performance.
Mais comment ça fonctionne exactement?
Qu’est-ce que l’imagerie mentale?
L’imagerie fait référence à la création mentale d’expériences en utilisant tous vos sens pour vraiment vivre différents scénarios dans votre esprit. Elle inclut les sensations visuelles, auditives, kinesthésiques (sensation de mouvement), olfactives, gustatives, tactiles et émotionnelles (Dickstein & Deutsch, 2007).
L’objectif est d’imaginer le plus de détails possible afin que la personne qui visualise croit réellement que ce qu’elle imagine est en train de se produire.
La science derrière l’imagerie
L’imagerie est bien plus qu’un simple rêve éveillé. Selon la théorie du traitement de l’information, imaginer des mouvements activerait des voies neuromusculaires similaires à celles activées lors de mouvements physiques réels (Carpenter, 1875 ; Morris et al., 2005).
Fait intéressant: des études ont démontré que le cerveau ne fait souvent pas la différence entre une action vivement imaginée et une action réelle. Les deux activent des voies neuronales et des réponses neurochimiques similaires (Weinberg & Gould, 2007).
Donc, lorsqu’un athlète utilise l’imagerie de manière appropriée et intègre de nombreux détails dans sa représentation mentale d’un scénario précis, il devient plus difficile pour le cerveau de distinguer que ce n’est pas réel.
Le modèle PETTLEP
Pour rendre l’imagerie plus efficace, elle doit être vivide et réaliste. Le modèle PETTLEP (acronyme anglais de Physique, Environnement, Tâche, Temps, Niveau d’apprentissage (en anglais; Learning), Émotion, Perspective) peut être utilisé pour aider les athlètes à structurer leur imagerie d’une manière qui reflète les exigences réelles de la performance (Holmes & Collins, 2001).
Il s’agit d’une liste de vérification en 7 points aidant les athlètes à intégrer tous les éléments essentiels dans leurs séances d’imagerie.
Voici comment utiliser le modèle PETTLEP :
Physique : Les athlètes peuvent imaginer tous les éléments physiques liés à leur sport. Par exemple, leur équipement, leur posture, leur état physique, etc.
Environnement : Les athlètes doivent imaginer l’environnement dans lequel se déroule la compétition ou l’entraînement. Par exemple, en utilisant des photos ou des vidéos.
Tâche : Les athlètes doivent visualiser la tâche spécifique qu’ils veulent exécuter. Cela inclut les aspects tactiques, physiques, mentaux ou techniques à considérer.
Temps : Les athlètes doivent visualiser à la vitesse réelle. Il ne faut pas accélérer le rythme de l’imagerie.
Niveau d’apprentissage : Les images mentales doivent correspondre à leur niveau actuel d’apprentissage. Par exemple, imaginer leur meilleure version actuelle plutôt qu’une exécution parfaite irréaliste.
Émotion : Les athlètes doivent inclure les émotions qu’ils ressentent habituellement pendant la performance. Par exemple, le stress avant un tir de pénalité ou la fierté après avoir marqué.
Perspective : Les athlètes peuvent choisir entre une perspective à la première personne (voir à travers leurs propres yeux) ou à la troisième personne (se voir soi-même). Les deux sont efficaces ; l’important est de choisir celle qui convient le mieux à l’image mentale à recréer.
Intégrez l’imagerie dans votre sport
Rappelez-vous que l’imagerie est une habileté. Comme toute habileté, elle demande de la pratique pour s’améliorer. Plus vous vous entraînez, meilleur vous devenez. Plus vous êtes constant, plus vous en tirez des bénéfices.
Les athlètes peuvent utiliser différents outils pour créer leurs scripts personnalisés d’imagerie : des fiches, des enregistrements audios ou des vidéos de performance. En tant que consultante en performance mentale, j’aide les athlètes à apprendre à utiliser l’imagerie efficacement et à l’intégrer à leur entraînement.
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Références
Carpenter, W. B. (1875). Principles of mental physiology. Frankfurt, Deutschland: Henry S. King&Company.
Dickstein, R., and Deutsch, J. E. (2007). Motor imagery in physical therapist practice. Phys. Ther. 87, 942–953.
Holmes, P. S., and Collins, D. J. (2001). The PETTLEP approach to motor imagery: a functional equivalence model for sport psychologists. J. Appl. Sport Psychol. 13, 60–83.
Morris, T., Spittle, M., and Watt, A. P. (2005). Imagery in sport. Champaign, IL: Human Kinetics.
Weinberg, S. R., and Gould, D. (2007). Foundation of SportandExercisePsychology. Champaign, IL: Human Kinetics Publishers, s40.